EEBG - Méditation

Méditation mensuelle

Patience…

« Mieux vaut un esprit patient qu'un esprit arrogant » (Ecclésiaste 7.8). La patience face au temps se perd. L’impatience est de rigueur dans un monde où tout va très vite, est accessible immédiatement et où les retards sont insupportables. Elle entraîne frustration et colère. De même, la patience à l’égard de l’autre est fragile tant certains sont enfermés dans une exigence inatteignable pour eux-mêmes, exigence qu’ils projettent pourtant sur l’autre. Immédiateté et intransigeance sont des dangers qui nous guettent et qui grignotent notre patience plus qu’on ne le pense.

La patience dans la Bible est d’abord un attribut de Dieu. Dieu est patient. Oh combien notre Dieu est un Dieu patient. « Tu as fait preuve de patience envers eux de nombreuses années durant, tu les as avertis par ton Esprit, par l’intermédiaire de tes prophètes, et ils n’ont pas prêté l'oreille » (Néhémie 9.30) [1] . Ainsi lorsque Paul écrit aux Galates : « Mais ce que l’Esprit saint produit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. » (Galates 5.22-23), nous pouvons voir combien le fruit que l’Esprit saint produit en nous marque la restauration de l’image de Dieu que nous sommes dans la création. A son image, nous sommes capables, entre autres choses, de patience. Soyons patients comme notre Père est patient, comme il a été patient envers chacun de nous et continue de l’être. Nous sommes encore dans le temps de la patience de Dieu qui ne se hâte pas de faire intervenir son jugement sur le monde. Elle s’exprime dans sa main qui se retient encore un peu.

Notre patience est spirituelle, qui est donnée par Dieu, se nourrit de notre espérance. « Vous serez fortifiés par sa puissance selon la vigueur de sa gloire, pour tout supporter avec persévérance et patience » (Colossiens 1.11). Dans les situations d’épreuve ou d’injustice, la réalité de notre espérance se dévoile. C’est alors que se révèle la solidité de nos fondations, qui ne résisteront que si nous nous appuyons sur Christ et sur lui seul. Robert L. Wilken écrit : "La patience a pour caractéristique, non l'endurance ou la force d'âme, mais l'espoir. Être impatient [...] c'est vivre sans espoir, la patience est fondée sur la résurrection." [2] James K Smith ajoute : « Apprendre la patience c'est apprendre à vivre le présent. Nous serons toujours quelque peu mal à l'aise dans le présent. » [3] Le présent n'est pas ce qui nous définit. Dans l'attente de ce que nous attendons, ce que nous faisons aujourd'hui prend son sens dans le fruit à venir. « Soyez donc patients, frères et sœurs, jusqu’au retour du Seigneur. Voyez le cultivateur : il attend le précieux fruit de la terre en faisant preuve de patience envers lui jusqu'à ce qu'il ait reçu les premières et les dernières pluies » (Jacques 5.7).


[1] voir aussi par exemples : Esaïe 7.13 ; Romains 2.4 ; 3.25 ; 9.2.

[2] Robert Louis Wilken, The Spirit of Early Christian Thought : Seeking the Face of God , p.284.

[3] James K Smith, Desiring the Kingdom , p.158.

Dernière mise à jour29-03-2024

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